C’est quoi une maladie auto-immune ?

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1. Le système immunitaire

Avant de définir la maladie auto-immune, il faut d’abord parler du système immunitaire. Notre organisme possède une capacité à se protéger des agressions extérieures. Ces agressions trouvent leurs sources en externe ou en interne. Lorsque leur origine est externe, ces agressions peuvent être des virus, des bactéries, des parasites ou des champignons. Lorsque l’origine est interne, cela signifie que ces agents agresseurs – ou d’autres considérés comme tels ! – ont réussis à pénétrer dans l’organisme.

2. Les composants du système immunitaire

2.1. La peau et les muqueuses

Elles constituent le premier rempart du système immunitaire. De par leurs constitutions, elles offrent une barrière mécanique aux agents extérieurs qui se posent sur elles.
Leurs surfaces, en réalité je devrais dire leurs microbiotes, jouent un rôle biologique et chimique destinés à rendre inopérant ces mêmes agents extérieurs.
Les muqueuses possèdent également un moyen de défense supplémentaire, le mucus. Outre sa capacité à emprisonner les éléments étrangers, le mucus possède des substances anti-microbiennes.

2.2. Les lymphocytes

Ce sont des globules blancs. Ils sont présents dans le sang et le système lymphatique. Ils ont pour rôle d’attaquer les virus, les bactéries et tous les envahisseurs. En s’activant au contact des antigènes produits par le système immunitaire, ils jouent un rôle dans les maladies auto-immunes.

2.3. Les anticorps

Également appelés immunoglobulines, les anticorps sont des protéines fabriquées par les lymphocytes. Ce sont eux qui jouent un rôle de vigile pour détecter les agresseurs. Lorsque l’agresseur a été identifié, ce sont les anticorps qui permettent de déclencher la réponse immunitaire, c’est à dire la grande bagarre entre les globules blancs et les agresseurs.

3. C’est quoi une maladie auto-immune

3.1. Définition

Le plus simple, c’est d’abord de dire que la maladie auto-immune prend sa source dans un dérèglement du système immunitaire. Ce système, dédié à la protection contre les agents extérieurs, va réagir aux propres constituants de son corps qu’il va alors considérer comme des intrus. Pour le dire simplement, c’est une bataille contre soi-même. Cette bataille peut alors entraîner des dégâts importants allant de la lésions cellulaires jusqu’à des lésions comme des lésions tissulaires ou des lésions cellulaires. Selon la nature des organes touchés (foie, neurones, pancréas, …), ce sont des systèmes entiers qui peuvent être potentiellement touchés : système digestif, système nerveux, système hormonal… avec les tissus et les organes afférents.

3.2. De quelles maladies parlent-on ?

La liste est malheureusement très longue. En voici quelques unes (liées ou non aux organes) :

  • Glandes endocrines : thyroïdites (Hashimoto, Basedow), maladie d’Addison, diabète de type 1, ovarite auto-immune ;
  • Foie et tube digestif : hépatites auto-immunes, cirrhose biliaire primitive, maladie de Biermer, maladie cœliaque ;
  • Système nerveux : myasthénie, Lambert-Eaton, Guillain-Barré, sclérose en plaque ;
  • Oeil : opthalmie sympathique ;
  • Peau : Pemphigus, pemphigoïdes, pelade, vitiligo ;
  • Connectivites : polyarthrite rhumatoïde, lupus systémique, syndrome de Gougerot-Sjögren
  • Vascularites primitives : maladie de Takayasu, maladie de Kawasaki, maladie de Behçet, maladie de Wegener, maladie de Churg-Straus.

3.3. Le rôle de l’intestin grêle dans la maladie auto-immune

Illustrons ce rôle par des photos et un schéma.
Commençons par l’intestin grêle, voici à quoi il ressemble :

intestin grele biopsie duodenale
image d’une biopsie duodénale

Passons ensuite à un modeste schéma de ma composition :

porosite-muqueuse-intestinale
  1. En haut à gauche, une villosité intestinale. Les villosités intestinales composent la paroi de l’intestin grêle. Elles sont en très grand nombre, environ 10 millions. Ce sont elles qui sont chargées de faire « l’interface » entre le contenu de l’intestin et le système sanguin.
  2. L’intestin accueille les aliments que vous avez mangés ainsi que les médicaments, les éventuelles toxines ingérées et tous les pathogènes qui sont arrivés dans vos intestins.
  3. Le schéma de gauche représente une muqueuse intestinale saine. Les entérocytes (cellules de l’intestin) sont ici bien alignés et bien serrés les uns contre les autres grâce à des sortes de bouton pressions, les jonctions serrées.
    Dans cette configuration, les entérocytes jouent pleinement leur rôle de filtre en ne laissant passer que des éléments autorisés dans la circulation sanguines, les micronutriments.
  4. Le schéma de droite présente des entérocytes altérés. Ils ne jouent plus leur rôle de filtre et laissent alors passer des éléments qui n’ont rien à faire dans le sang : les pathogènes et les toxiques qui se sont retrouvés dans l’intestin mais également des macroparticules alimentaires non totalement digérées.
  5. Les vaisseaux sanguins : ce sont des transporteurs. Ils acheminent tous ce qui est destinés à alimenter les cellules et les tissus de l’ensemble du corps humain. Le sang contient donc à la fois de l’oxygène mais également des micronutriments. Les cellules immunitaires et les anticorps y sont présents et y patrouillent pour détecter les moins intrus afin de les exterminer !

4. Causes d’altération de la muqueuse intestinale

Il existe de nombreuses causes pouvant aboutir à une altération de la muqueuse intestinale. Parmi elles, on peut citer :

  • l’alimentation : aliments ultra-transformés, additifs industriels
  • l’alcool
  • certains médicaments (anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticoïdes, antibiotiques)
  • le stress
  • une mauvaise flore intestinale (dysbiose)
  • diarrhée chronique, constipation, gaz, ballonnements.

Retournons au schéma.

porosite-muqueuse-intestinale

Chaque entérocyte est solidaire de son voisin par l’action des jonctions serrées. Ces jonctions sont un peu comme des boutons pressions qui assurent leur solidarité. Lorsque la muqueuse est saine, ces jonctions assurent pleinement leur fonction. Lorsque la muqueuse est altérée, les jonctions serrées deviennent insuffisamment efficaces.

Les conséquences de cette altération sont un mauvais fonctionnement du rôle des entérocytes. Ils laissent alors passer dans la circulation sanguin des éléments qui ne devraient pas s’y trouver.

5. Conclusion et piste de réflexion

Nous avons vu dans cet article comment une porosité de la paroi intestinale peut amener au développement d’une maladie auto-immune.

Pour compléter cette introduction et donner des pistes de réflexion aux personnes touchées par une telle maladie, j’aimerais vous parler de Jean Seignalet.

Praticien hospitalier et Chef de service à la Faculté de Médecine de Montpellier pendant 30 ans, Jean Seignalet est également l’auteur du livre : « l’alimentation, ou la troisième médecine ».

Voici, en synthèse, quelques clés de compréhension que Jean Seignalet partage dans ce livre :

  • la porosité de l’intestin grêle est en lien avec une centaine de pathologies : polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante, fibromyalgie, maladie de Crohn, diabète de type II, cancers, gastrites, rhinites, psoriasis-eczéma, etc.
  • pour limiter les troubles, vous devez adopter une alimentation sans protéines de blé (gluten), orge, avoine, seigle, ni laitages. Ces aliments participent en effet à l’altération de la paroi intestinale.
  • vous devez également adapter votre mode de cuisson pour passer le plus possible à la vapeur douce qui est la moins délétère pour votre organisme.
  • vous devez maintenir un équilibre psycho-émotionnel le plus stable possible en évitant les moment de stress qui vont augmenter la porosité de votre intestin grêle.
  • limitez au maximum les attaques de radicaux libres par la suppression du tabac ou le contact avec les pesticides.
    Pour aller plus loin, consulter l’article : « pour comprendre le régime du docteur Seignalet ».
[Sources]
A propos Frédéric LESAULNIER 68 Articles
Frédéric est naturopathe et iridologue. Il est passionné par la nutrition et la santé naturelle. Il est également animateur de stages de jeûnes. Breveté Fédéral auprès de la Fédération Française de Randonnée Pédestre, il accompagne des groupes en itinérance.